La bataille fait rage autour de la Grande barrière de corail australienne, joyau du patrimoine mondial de l'humanité où les entreprises de tourisme redoutent que les avertissements apocalyptiques des scientifiques ne fassent fuir les visiteurs.
Chaque année, plus de deux millions de touristes armés de masques et de tubas se rendent sur le récif qui constitue le plus vaste ensemble corallien du monde. Ils dépensent l'équivalent de 3,7 milliards d'euros et donnent du travail à 64.000 personnes. Mais la hausse des températures de l'eau liée au réchauffement climatique a endommagé le récif qui a été victime de graves épisodes de blanchissement. L'industrie du tourisme craint les répercussions sur le nombre de visiteurs. Le Centre de recherche sur les récifs et les forêts pluviales vient cependant de créer la surprise dans un rapport annonçant "des signes significatifs de régénération" dans les principaux spots de plongée autour de Cairns. Le rapport, qui a donné lieu à des articles enthousiastes dans la presse, contredisait à dessein une flopée d'études inquiétantes récentes sur l'état de la Grande barrière.
Il faut montrer que ce n'est pas le récif tout entier qui est devenu un désert aquatique, souligne Col McKenzie, de l'Association des opérateurs touristiques du parc maritime (AOTPM) qui a collaboré à ce rapport.
"On assiste globalement à une baisse de la fréquentation à cause de la mauvaise publicité", dit-il à l'AFP. "Ça ne fait aucun doute".
D'après lui, le nombre de visiteurs sur les récifs et les îles a chuté de 10% en 2017 par rapport à l'année précédente, et ce chiffre devrait encore reculer de 15% cette année.
Les chiffres du gouvernement contredisent ces données, montrant une augmentation du nombre de touristes se rendant dans la région au sens large mais ces données datent et ne prennent pas en compte les activités liées au corail (plongée etc.).